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Les start-ups de l'EPFL gardent le cap malgré le contexte économique



En 2023, les start-ups de l’EPFL ont levé un record de 470 millions de francs, si on excepte 2021 où trois entrées en bourse étaient venues gonfler les chiffres de manière exceptionnelle. Vingt-trois nouvelles start-ups ont été créées, dont plus d’un tiers par des femmes.



Pour la première fois depuis dix ans, le domaine des start-ups était « en crise » en 2023. Suivant le ralentissement mondial, leurs levées de fond étaient en berne - moins 30% aux États-Unis, 35% en Suisse, ou encore 38 % en France par exemple -. Malgré ces vents contraires, les jeunes entreprises de l’EPFL ont globalement gardé le cap : elles signent même un record de 470 millions de francs, si on excepte 2021 où trois entrées en bourse étaient venues gonfler les chiffres de manière exceptionnelle. L’ancrage fort de nos start-ups dans le domaine de la deeptech, moins touché par la crise, explique en partie ces bons résultats. « L’attractivité auprès des investisseurs de ces entreprises développant des produits ou des services basés sur des technologies avancées reste constante », explique André Catana, responsable du Startup Launchpad à l’EPFL. Le dynamisme de l’innovation à l’EPFL et dans la région lémanique contribue à entretenir un terrain favorable, dont atteste notamment le succès de l’EPFL Investor Day dont la première édition s’est tenue fin 2023. D’autres indicateurs, tels que le nombre de start-ups créées, l’intérêt croissant des étudiants pour le domaine de l’entrepreneuriat ou encore le nombre de femmes qui ont fondé une start-up l’année dernière, attestent de la vitalité de l’écosystème.


Davantage de fonds de démarrage


Entre la sortie de la technologie du laboratoire et l’arrivée du premier produit sur le marché, l’incubation des start-ups deeptech s’étale sur de nombreuses années et plusieurs phases de développement. Alors que les scale-up, entreprises à un stade avancé représentent des valeurs sûres aux yeux des investisseurs, les fonds de démarrage (moins de 1 million) sont également en forte hausse alors que la conjoncture a eu un impact plus important pour les autres. Nécessitant d’importantes rentrées d’argent tout en étant encore loin de la rentabilité, elles représentent un risque élevé que les investisseurs prennent logiquement avec davantage de précautions en temps de crise.


Fortes de plusieurs années de développement consolidées par des investissements précédents, six scale-ups ont réalisé des levées de fonds de plus de 20 millions l’année dernière: Distalmotion (134 M), Kandou (72 M), Ecorobotix (46 M) et Lunaphore (40M) – rachetée depuis par un groupe américain -, qui figurent parmi les 20 tours de financement les plus conséquents réalisés en Suisse en 2023, de même que Clearspace (26,6 M) et Swissto12 (25 M).


Convaincre les investisseurs au démarrage peut s’avérer compliqué, lorsque la technologie développée par la start-up n’est connue de personne et que ni le discours ni le plan de financement ne sont rodés. Les fonds de démarrage jouent un rôle essentiel dans cette phase. Le nombre de start-ups qui ont obtenu ces premiers montants a pris l’ascenseur l’année dernière: 120 financements de moins de 1 million contre 94 en 2022, qui était déjà une année record. « Ces fonds investis alors que les spin-offs sortent à peine de l’EPFL constituent des bases solides pour leur permettre de croître et attirer de futurs investissements », souligne André Catana.

Le montant global investi dans les start-ups de l’EPFL (470 M) grimpe toutefois à 769 millions, dont l’entrée en bourse d’Oculis pour 235,8 millions, en tenant compte des entreprises basées à l’EPFL Innovation Park et qui collaborent avec l’École sans en être directement issues.


Plus d’un tiers de femmes à la tête des start-ups lancées en 2023


Génératrices d’emplois et d’innovation, les start-ups représentent une force économique importante que les hautes écoles, tout comme les cantons et la Confédération, favorisent grâce à la mise en place d’un écosystème propice à leur développement. Soutien financier pour le dérisquage, l’accélération et la création d’équipes, conseils, formations, partage d’expériences, contacts, sont autant d’atouts pour permettre aux ingénieurs d’apprendre rapidement les ficelles du métier d’entrepreneur et démarrer du bon pied. Active depuis plus de 20 ans dans le domaine, l’École vient de passer le palier des 500 start-ups, dont 23 sont nées l’année passée.


Pour la première fois en 2023, plus d’un tiers des entreprises ont été créées par des femmes.

C’est un signe encourageant et davantage de rôles modèles commencent à intégrer les sphères des scale-ups, voire des grandes entreprises à l’image de Depoly, Xsensio, Lunaphore (aujourd’hui rachetée par Bio-Techne), pour n’en citer que quelques-unes. Le prix Isabelle Musy, remis tous les deux ans par l’EPFL à une entrepreneure de suisse latine, contribue également à les mettre en évidence. Depuis six ans plusieurs programmes d’encouragement à l’entrepreneuriat spécifiquement destinés aux étudiantes et étudiants ont été mis sur pied par la vice-présidence pour l’innovation (Changemakers, projets de master dans une startup, blaze, par exemple) Ils attirent de plus en plus de monde et 16 des projets soutenus au cours de ces années se sont transformés en création d’entreprise.







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